Où en sommes-nous dans le cycle économique ?

Repérer à quelle phase se trouve l'économie à un moment donné n'est évidemment pas facile : le flot d'informations contradictoires venant des entreprises, des autorités de marchés, des gouvernements et des économistes contribue à embrouiller les choses davantage qu'à les éclairer.

Il faut savoir que la théorie classique a classé les grands cycles économiques en quatre phases : expansion, surchauffe, récession et reprise économique. On les classe aussi parfois en fonction des saisons, en commençant, une fois n'est pas coutume par l'été. En jaune sur le graphique ci-dessous, il s'agit donc de la phase d'expansion...

 

 

Comment savoir à quel niveau du cycle se trouve l'économie à un moment donné : tout simplement en suivant le cycle du crédit. En effet, les taux d'intérêt sont, en général, le meilleur indicateur du point du cycle.

Les taux soufflent le froid et le chaud

Les taux sont, de fait, les meilleurs indicateurs dans un système classique. Mais aujourd'hui, les taux, à cause de l'influence grandissante des banques centrales ont pris une dimension politique. Les taux longs restent régis par l'offre et la demande de capitaux et évoluent de manière homogène par rapport à l'activité économique. Lorsque l'activité économique est à son pic, les préteurs sont confiants et acceptent des rémunérations basses en contrepartie de leur apport de capitaux (ce sont l'été et l'automne de notre graphique ci-dessus).

Le comportement des taux courts est nettement plus corrélé à des considérations de politique économique. En phase d'activité intense, les taux courts se mettent généralement à monter car la banque centrale craint qu'un excès de liquidités dans l'économie ne crée davantage d'inflation et réduit la création monétaire en restreignant son concours aux établissements bancaires, par le biais de taux de refinancement plus élevés.

Au contraire, en bas de cycle (ce sont l'hiver et le printemps de notre graphique), les autorités font ce qu'elles peuvent pour relancer la machine économique : elles tentent de fournir de la liquidité quasi-gratuite. Mais les préteurs, eux, ont des anticipations négatives sur l'évolution de l'économie. En conséquence, ils exigent des rémunérations plus élevées en échange de l'apport de capitaux : les taux longs montent.          

La planche à billets s'emballe

Comme on le voit, l'influence des autorités monétaires n'est pas neutre. Depuis quelques mois, la stratégie des banques centrales est de fournir des masses de cash très importantes à leurs économies, les noyant littéralement sous la monnaie. Entre 2010 et 2012, les trois banques centrales occidentales : BoE (banque d'Angleterre), BCE (Banque centrale européenne) et Fed (Federal reserve) ont injecté par le biais de création monétaire pure ou par celui d'un refinancement très large des banques, plus de 4000 milliards de dollars dans leurs économies, permettant de soutenir l'activité, sans complètement la relancer.

Ces grandes banques centrales peuvent se le permettre, car elles n'ont aucune crainte d'une quelconque réapparition de l'inflation. Car celle-ci est contenue par la mondialisation des échanges et le faible niveau de l'activité. Cela s'est traduit par deux phénomènes : des taux court bas, car les banques centrales prêtent à des taux quasi nuls, et des taux longs bas, car le cash disponible est abondant, les anticipations d'inflation sont baisses et l'économie est faiblement consommatrice de capitaux.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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