L'informatisation des transactions : la cotation assistée en continu ...

De la Compagnie des Agents de Change (CAC)...

A la Bourse de Paris, jusqu'en 1987, la Compagnie des Agents de Change, une institution établie par une loi napoléonienne de 1801, jouissait d'un monopole sur les transactions, et ses membres, bénéficiant du statut d'officiers ministériels, se transmettaient héréditairement leur charge.

Au début des années 1980, le système de cotation électronique initié quelques années plus tôt sur le marché américain Nasdaq (National Association of Security Dealers Automated Quotations) ainsi que le système « Cats » mis en place sur la Bourse de Toronto, ou encore le SEAQ (Stock Exchange Automated Quotation) instauré à la Bourse de Londres en 1986 rendent ces places financières plus efficientes en termes de volumes négociés et de liquidité des titres.

Le marché français est au bord de l'implosion : les capitaux fuient à l'étranger, et des titres français se négocient parfois plus facilement à Londres qu'à Paris, 40 à 60 % des volumes des titres Elf Aquitaine s'échangeant par exemple à Londres au milieu des années 1980.

 

A la Cotation Assistée en Continu (CAC)

En 1986, le système canadien « Cats » sera quasiment adopté tel quel à la Bourse de Paris sous l'appellation « Cotation Assistée en Continu » (CAC), alors que les cotations se faisaient jusqu'à présent au fixing (avec trois fixing maximum chaque jour pour les titres les plus liquides). Le nouveau système est « dirigé par les ordres », confrontant sans cesse les offres de vente et les offres d'achat pour déterminer un prix d'équilibre (la cote) qui permet de maximiser le nombre d'ordres effectués.

« CAC » est également le nom de la Compagnie des Agents de Change qui disparaîtra de facto (et avec elle, le système des coteurs, des commis, des agents de change et du « parquet ») en 1988 pour devenir la SBF (Société des Bourses Françaises).

Les premières cotations électroniques, réalisées en France en juin 1986, ont été permises par la dématérialisation des titres qui était intervenue deux ans plus tôt, fin 1984.

Les actions et obligations n'étaient alors déjà plus que des inscriptions en compte (et non plus des morceaux de papier) gérées par un organisme central, la Sicovam (Société interprofessionnelle de compensation des valeurs mobilières).

Lorsque la SBF deviendra Euronext après s'être alliée aux sociétés gérant les Bourses d'Amsterdam et de Bruxelles, le CAC deviendra le NSC (Nouveau Système de Cotation) et Euroclear succédera à la Sicovam pour garantir les versements de fonds aux vendeurs de titres et la livraison des titres aux acheteurs.

 

Fin des « parquets »

Au milieu des années 1980, sur toutes les grandes places financières du monde, les transactions quittèrent leurs lieux historiques (à Paris, le parquet et sa « corbeille ») pour émigrer sur les terminaux de ceux qui lançaient les ordres (par exemple, les agences des établissements bancaires), des ordres directement transmis auxdites « sociétés de bourse », ces ex-charges d'agent de change.

La transparence devint enfin totale car l'information ne fut plus réservée aux seuls « coteurs », chaque ordre envoyé sur l'ordinateur central du CAC modifiant aussitôt le carnet d'ordres des valeurs négociables.

Longtemps les sociétés de bourse françaises purent cependant connaître l'origine des ordres passés auprès du système central CAC, ce qui leur permettait de surveiller leurs concurrents et d'en tirer éventuellement d'intéressantes informations.

L'anonymat complet fut imposé à tous les acteurs du marché français au printemps 2001.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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