La Bourse se porte mieux quand les taux d'intérêt sont bas

Taux d'intérêt et marchés financiers

Lorsque les banques centrales augmentent leurs taux directeurs, c'est en général en période de croissance et dans le but de maîtriser l'inflation :  les taux d'intérêt appliqués aux emprunts augmentent, et les conditions de crédit se trouvent durcies pour les particuliers et pour les entreprises.

Une tendance à la stagnation ou à la baisse des cours des actions prend alors logiquement le dessus pour deux raisons : d'une part les perspectives de développement des entreprises se ralentissent (leurs investissements et leurs ventes n'étant plus favorisés par des taux bas), les cours de leurs actions s'en ressentant alors directement à la baisse ; d'autre part les placements obligataires (ceux des emprunts d'Etat, OAT et autres, ainsi que les obligations privées) voient leurs taux augmenter de façon directement proportionnelle aux taux directeurs, et ces placements deviennent plus intéressants pour les investisseurs que les placements en actions, les cours des actions s'en ressentant (indirectement, cette fois-ci) à la baisse.

 

Facteurs d'influence des taux d'intérêt

Rendues largement indépendantes des pouvoirs politiques dans le courant des années 1990, les banques centrales se déterminent en fonction des objectifs de croissance économique maximale et d'inflation faible qui sont les leurs. Les déficits budgétaires des Etats influencent cependant les taux d'intérêt de long terme (plus de 10 ans), en particulier.

Quand ils se creusent (situation structurelle des Etats-Unis et du Japon, par exemple, mais encore situation de tous les Etats des pays occidentaux après les renflouements des banques opérés en 2008), les emprunts d'Etat deviennent de plus en plus nécessaires et de plus en plus nombreux : la rémunération des émissions obligataires correspondantes aura tendance à augmenter pour attirer les investisseurs, cette tendance nuisant naturellement à la rentabilité des placements en actions.

 

Rapport entre les taux d'intérêt et la rentabilité des placements actions

Les analystes et les investisseurs calculent une traditionnelle « prime de risque », par comparaison entre les PER (Price Earning Ratio = rapport cours/bénéfice) des actions (toutes les actions d'un marché ou une seule action donnée) et les taux d'intérêt de long terme.

La comparaison porte en réalité sur ces taux et sur le rapport inversé des PER (1/PER). Par exemple, un PER de 10,7 implique une rentabilité attendue de 9,3 % (1/10,7). Le placement en actions sera favorisé dès lors que les taux à 10 ans sont inférieurs à cette valeur (par exemple, si les taux longs sont à 5 %, la prime de risque pour les investisseurs actions est de 9,3 % - 5 % = 4,3 %).

Dans un autre cas de figure, un PER de 25 (1/PER = 4 %), calculé dans le contexte de taux longs eux-mêmes fixés à 4 %, impliquerait une prime de risque nulle. Pour les investisseurs, les obligations d'Etat sont dans ce cas de figure beaucoup plus intéressantes que les actions, et les cours de Bourse des actions s'en ressentiront à la baisse.

 

Courbe des taux

Les analystes sont aussi attentifs à la traditionnelle « courbe des taux » qui établit jour par jour une comparaison des taux d'intérêt dont peuvent bénéficier les placements en fonction de la durée des emprunts (3 mois, 6 mois, 10 ans, 50 ans).

Une courbe normalement pentue (taux longs supérieurs de 1,5 à 2 % aux taux courts) est de bon augure pour la croissance et donc pour la hausse des actions. Il est enfin à noter qu'une politique de taux d'intérêt très bas ne garantit ni la croissance ni la santé des marchés boursiers de façon absolue.

En situation de déflation, tel a été le cas au Japon dans les années 1990, les autorités monétaires n'arrivant à enrayer ni la crise économique, ni le recul de toutes les capitalisations boursières des entreprises.

Plus d'information sur le même thème

Photo of Arnaud Jeulin

Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

Vous pouvez le joindre via les réseaux sociaux suivants ou par email :

.
  Se connecter